fins de cycles et croisée des chemins
Hier, la cloche a sonné pour Romeo la fin des classes maternelles. Elle avait déjà sonné pour Théo la fin des années collège.
Dans deux petits mois, l'un découvrira l'école des grands, l'autre entrouvrira les portes d'un univers qui l'attire depuis si longtemps, en intégrant une école de paysagistes.
Dans 5 ans, Romeo entrera au collège. Dans 5 ans, Théo entrera de plein pied dans le monde du travail, BTS en poche (si tout va bien,mais je ne doute pas, il est motivé).
Salomé, elle, poursuit son petit bonhomme de chemin. La voie n'est pas tracée, elle l'invente au fur et à mesure qu'elle pose ses pas. Une année en demi-teinte, des interrogations, pas beaucoup de réponses. En mars, son passage était compromis. Un coup de collier, et elle passe en troisième, avec les encouragements. J'aime beaucoup cette dédicace de sa prof de maths : "Salomé est comme les montagnes russes. Un coup en haut, un coup en bas. Attention au mal de coeur."
L'année qui vient sera celle des choix. La voici à son tour à la croisée des chemins.
Et Oscar ? Oscar, qui n'est plus de longue date bébé Oscar, ni aucun autre substantif d'ailleurs, monsieur tenant par dessus tout à être Oscar, et juste Oscar, comme une certaine Salomé qui au même âge ne voulait être ni Princesse ni Puce, juste Salomé... en septembre, Oscar, donc, quittera définitivement le monde de la toute petite enfance pour celui de la petite section de maternelle. Un cartable, un sac à chaussons, une ardoise et un classeur. Une maîtresse, ou peut-être deux si Blandine reprend à mi-temps. Commence le long périple de la scolarité. A lui de tracer sa route.
Des choix sont faits, d'autres restent à faire. Des cycles s'achèvent quand d'autres commencent tout juste ou se poursuivent.
Je reste, pour ma part, dans l'expectative. Je regarde les chemins professionnels qui s'ouvrent à moi, sans parvenir à déterminer quel sera celui qui me permettra de poursuivre ma route de femme, d'épouse et de mère, en accompagnant mes enfants dans leurs choix, sans leur tenir la bride, mais sans non plus les livrer à eux-même, en étant pour mon mari la femme qu'il espère, celle qui marche ni devant ni derrière, mais à ses côtés, main dans la main, en restant moi, aussi.
Un équilibre à trouver, en tentant de concilier les impératifs financiers et le quotidien.
Les données du problème : un congé parental qui s'achève. Une mutation à 1 h 10 de mon domicile. Un contrat de travail à 80 %. Une injonction de passer à 100 %.
Un salaire nécessaire. Une organisation quasi impossible à trouver. Des contraintes horaires plus que... contraignantes (oui, je sais, c'est le principe même de la contrainte que d'être contraignante. disons que là, c'est très contraignant comme contrainte). Une autre option possible. Un rêve de longue date. l'envie de se lancer. la peur. l'argent qui peut manquer.
Garder son rêve, c'est se donner la possibilité de toujours rêver. Prendre le risque de le réaliser, comme jouer sa vie à pile ou face. Si ça marche, vivre de son rêve. Si ça ne marche pas, rêver de quoi, après ?